Le
mot de l'artiste
(Fer) : métal blanc, Gris, Ductile, Malléable et Magnétique.
(Art) : Est un moyen par lequel on réussit ; habilité talent.
Tout art véritable doit donner au temps ce qui lui revient pour
exister, et peut-être naître véritablement.
Pour moi l'intérêt réside dans l'idée de ...
(Partir d'un tas de ferraille et de trouver la sculpture qu'il renferme)
Il faut beaucoup de temps pour que mes yeux distinguent une forme qui
soit assez intéressante pour ce qui servira a faire ma sculpture.
C'est dans le fer que je puise un répertoire de formes. (Mon atelier
c'est ma terrasse).
Pour que ma sculpture naisse,
je me sers de la configuration du fer et de l'aspect naturel de la forme
représentée où les irrégularités du
métal rouillé peuvent donner une forme.
Ces morceaux de fer usagés me donnent idée d'assemblage
et de rendre visible l'invisible.
Quand je dépose le bout
de mon électrode à souder
sur une partie du fer, celui-ci fait jaillir des étincelles
sur la Métamorphose de ma future sculpture.
Claude FOURCADE
1 er Prix de Sculpture sur Fer de la ville de TREBES en
avril 1997
( Salon des Arts Plastiques Trébéens )
2 ème Prix de Sculpture sur Fer de la ville de LIMOUX en octobre 1998
( Rencontre des Arts )
Regardons avec admiration les sculptures de Claude FOURCADE : il fait
revivre les objets et outils oubliés de nos mémoires, objets qui ne
seront plus à jamais des objets, mais des oeuvres d'art.
Il nous donne une leçon d'amour en nous démontrant qu'à travers le temps
que nous traversons durant notre propre vie. Aimer est immortel, à nous
de réfléchir à cela avant de détruire ce qui pense devenir l'avenir.
Jean-Baptiste VIGOUREUX
Artiste peintre
La
passion du fer
Claude FOURCADE dompte le fer et l'apprivoise quand il prend
forme dans ses mains, symbiose entre maître et élève,
l'art exulte.
Son sang coule, vie d'homme en ses sculptures.
Il réhabilite la mémoire enfouie au ventre de la terre,
mutilée par le progrès.
Sa création est criante de vérité, d'émotion,
d'équilibre, visage du passé, projetée dans le
présent.
Découvrez son Trébuchet, son Koudou, son Totem, sa Vigneronne
Languedocienne, ses Chandeliers Mystiques et son Asmodée, ce
démon que l'artiste enchaîne à l'image de l'esclavage
: paradoxe du créateur, quand la frustration côtoie la
libération.
Le combat de FOURCADE est puissant comme le fer qui lui résiste...
puis obéit... Chez lui, tout est symbole, force attractive.
Son oeuvre où bat le coeur de la terre vous interpelle et vous
parle avec les mots de l'âme, fleuron de l'Eternel.
Paule VERDIER
Présidente Fondatrice de la Belle Aude Poétique
Lauréate de l'Académie Française
Naissance
d'ARTE
Elle
est née de ces quelques pièces de charrue,
Mystérieuse, la création, à notre insu,
Agit sur la matière à travers l'homme,
Cette sculpture, seul témoignage en somme
Du respect des anciens, du divin de l'artiste.
Par soudures judicieuses et assemblage,
De ces quelques fers, une autre vie redonnée,
Arté, petite fille de l'art, est bien née.
L'imaginaire nous invite au voyage,
Du respect des anciens, du divin de l'artiste.
La
peur
Comme tous les masques véritables,
ce visage est fait pour changer d'expression selon les jeux de l'ombre
et de la lumière.
Le magnétisme expressif du masque se concentre alors dans le sourire
et la peur; quelque chose de nirvanéen flotte sur cet archétype de
l'énigme.
De loin, et si vous considérez seulement la plastique générale de
la figure, il ressemble à ce que je peux imaginer de la peur.
- Le sculpteur -
Claude FOURCADE
Dans
son pavillon de lotissement de Trèbes
Claude Fourcade sculpte le fer en domptant le feu
Imaginez un soudeur à l'arc, vêtu d'un bleu de chauffe, casqué
et ganté, qui, au fond de son jardin, travaille avec un fer et des
électrodes à la main. Les étincelles jaillissent, de la fumée et de
la chaleur se dégagent de cet atelier de plein air. Ce travailleur
n'effectue pas une soudure à l'arc ordinaire, il assemble des morceaux
de métal, leur donne une forme, une ame. Bref, il sculpte le fer,
comme d'autres créent dans le bois ou la pierre. « Cela fait maintenant
trois ans que j'utilise cette matière », explique Claude Fourcade,
cet agent hospitalier de 47ans, qui pendant ses loisirs dompte le
fer et le feu dans son pavillon trébéen. « J'ai depuis toujours la
passion du fer. Plus jeune, j'étais soudeur à Montréal-dAude. il y
avait une forge, et de temps en temps, on assemblait des pièces. J'ai
quitté le métier, mais un beau jour, cela m'est revenu. » Du mariage
des deux éléments, Claude Fourcade aime la puissance, et l'énergie
que cela dégage. Quand je soude, c'est comme un sel qui jaillit. Et
quand je dépose mon électrode sur le métal, cela produit une étincelle,
qui métamorphose l'élément. J'ai envie qu'il m'obéisse, qu'il soit
malléable à merci. Mais je respecte l'outil que j'utilise Je ne veux
pas le scier ou le tordre. je veux juste conserver l'aspect premier
du fer, Sa couleur. D'ailleurs pour la couleur, un secret de fabrication.
Sous les doigtr ou plutôt sous les électrodes de l'artiste, les côtes
de melon (la pièce de la charrue qui creuse le sillon) se transforment
en divinités africaines, et de vulgaires chaînes agricoles prennent
les traits d'un prisonnier bâillonné, symbolisant l'esclavage. « C'est
une sculpture, "Cayenne", que j'ai réalisée en quatre heures.
Elle m'a été inspirée lors de mon voyage à la Martinique, à l'époque
du 150e anniversaire de l'abolition de l'esclavage. J'ai été saisi
par le cachot de Cyparis, le seul survivant de l'érruption de la Montagne
Pelée. » Outre les voyages, le "Trébéen" s'inspire aussi
de ses racines audoises pour créer « Dès que je monte à la Cité, j'en
reviens avec de nouvelles idées. C'est pour cela que j'ai sculpté
de nombreux porte-bougies, des épées, ou encore des chevaliers. Cela
extériorise ma passion pour le Moyen Âge et les chants grégoriens.
» Peu disert, Claude Fourcade est resté modeste. Il n'aime pas le
terme d'artiste, un bien grand mot! D'ailleurs, l'art, je ne connais
pas. Picasso, ça c'était les années-artiste ! Mais maintenant... »
Pourtant, il participe à des expositions, se rend à lies salons, comme
celui des arts audois.J'aime bien montrer ce que je fais. Je vends
parfois quelques sculptures. Maisje n'en vis pas. » il a même créé
un site Internet qui lui permet de se faire connaître dans le monde
entier Récemment,j'ai partcipé à un concours organiisé en Argentine,
dont le thème était la prison, l'esclavga. J'ai envoyé par le Net
une photo de ma sculpture à Buenos-Aires. J'attends la réponse. »
Dans le département, Claude Fourcade n'est pas le seul à sculpter
le fer. « Nous sommes trois à le faire. On se connaît, on expose ensemble.
Mais on ne se copie pas. Un artiste qui copie est un artiste mort.
» Pourtant, l'homme avoue avoir du mal à se faire une place au soleil
audois. « On n'est jamais prophete en son pays. » Mais cela ne le
chagrine pas. il enfile son costume de soudeur, allume son poste à
soudure, et la pièce de métal revit sous ses électrodes..
Thierry LEVESQUE
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